Chapitre 4
Au fond de sa cellule, Louwet restait silencieuse. Elle avait été enfermée par les gobelins dans cette espèce de renfoncement creusé dans la terre avec une vingtaine d’autres vulpès. De temps en temps, un gardien venait pour emmener quelqu’un ; malgré les cris, les prisonniers étaient trop terrifiés pour oser l’aider.
Pour ne rien changer, elle avait été mise à l’écart ; elle devait rester dans son coin sous peine de prendre un coup.
« C’est elle. », désigna un garde dans la langue des gobelins, que personne d’autre qu’eux ne comprenait.
Le chaman entra dans la cellule et approcha son bâton de la fillette. Le cristal qui l’ornait, encore une fois, se mit à briller. Un large sourire apparu sur son visage.
« Faites-la sortir ! ! » ordonna-t-il.
« Où est-ce que vous m’emmenez ? demanda la fillette paniquée.
– Tu vas nous servir de sacrifice ! » déclara le chaman en la poussant avec son bâton.
Un gros gobelin, bien plus grand que les autres, s’approcha du magicien.
« Ce n’est pas une mauvaise idée de se servir dans les captifs ? Cet humain… notre « allié »… il a dit qu’il voulait qu’on lui envoie toutes les prises intéressantes.
– C’est pour nous empêcher de gagner en puissance ! Mais cette petite… »
Il tapa son sceptre par terre.
« Tu es un grand gaillard, mais est-ce que tu sais pourquoi ce sceptre est aussi important ?
– Pour jeter des sorts ? C’est comme ça que tu fais.
– Non ! Cette pierre canalise la magie. Avec ça, c’est beaucoup plus facile d’incanter.
– Quel rapport avec la gamine ?
– Pour une raison que j’ignore, elle a l’air de contenir une grande quantité de magie, car la pierre réagit à son contact !
– Hein ? Attends voir ! »
Le guerrier gobelin barra la route au chaman.
« Je ne comprends pas ton histoire. Je croyais que les thérianthropes ne pouvaient pas lancer de sorts ! Chaman, tu délires, et si tu comptes manigancer pour voler le butin du pillage pour toi tout seul, tu vas prendre mon poing dans la figure !
– Mais non, mais non ! Les hommes-bêtes ne lancent pas de sorts, mais ils ont quand même de la magie en eux, tu verras. Je vais acquérir une puissance inégalée ! Et c’est tout le clan des Skarzh qui en bénéficiera. »
Ils entrèrent dans une très vaste pièce soutenue par des piliers en bois ; un pentacle était dessiné sur un sol en terre battue.
« Ce disque magique me permettra d’extraire l’énergie de la gamine, et la mettre dans mon sceptre. Alors, ni les humains, ni les orcs, ni personne ne sera capable de nous donner des ordres. Je pourrais jeter des sorts à volonté.
– Et tu vas faire ça comment ? demanda le grand gobelin en croisant les bras.
– Avec son sang ! » répondit le chaman en lorgnant sur Louwet.