Chapitre 3

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Michaël poussa un cri étouffé lorsque son corps s’écrasa sur le sol du hangar. Raphaël souleva ses ailes, laissant la lumière des néons aveugler son impétueux apprenti. Sonné, ce dernier vit la grande silhouette de son mentor tituber dans les bras des vertus-médecins, puis el ferma les yeux.

Lorsqu’el les rouvrit, el ne vit qu’un univers d’or. Un liquide épais enveloppa son visage, entra dans sa bouche, dans ses poumons, avant d’en ressortir à l’expiration. Plus de douleur, plus de rage, el se sentit parfaitement bien. Longtemps, la respiration du liquide persista. Un courant de va-et-vient se créa dans sa bouche, sa gorge, ses poumons. Ses deux cœurs battirent à l’unisson, dans une harmonie parfaite et rassurante. Jamais Michaël n’avait vécu une telle paix. Même sous les thaumaturgies les plus fortes de Raphaël, ou les sommeils les plus profonds offerts par l’oniromancie de Brenna. El était de nouveau dans l’œuf, au tout début de son existence, peut-être encore dans le ventre de sa mère-azoha. Là, plus rien ne l’atteignait. Les démons n’existaient plus. Avaient-els fini par dévorer la Création toute entière ? Peut-être. Peu importait. Aucune pensée ne vint perturber Michaël, à part une certitude. El était Ein Sof dans l’Ayin : le Sans-limites dans le Vide. El était tout et tout était el. Aucune altérité, aucun mouvement.

Mais soudain…quelque chose apparut dans le vide. Une silhouette. Une jeune vertu à la peau mate et aux longs cheveux noirs, avec une frange mal coupée. Quelque chose transperça le vide. C’était son regard. Gris, dur, il ne brillait rien que par l’intensité de sa froideur. Il semblait monter, se propulser en avant car il voulait exploser. Michaël résista. Mais le regard de la vertu ne fit que grandir pour tout éblouir. El criait, crachait une haine impie. El était impitoyable, prêt à tout, toutes les horreurs, tous les sacrifices. Mais pourquoi ?

— Qui es-tu ? souffla Michaël.

— Je suis EL.

Michaël bascula en arrière, révulsé. 

— Mais non ! Tu es moi ! Tu as mon apparence…

“EL” ne laissa pas le temps à Michaël de parler. EL enfonça son regard dans la bouche de la jeune vertu, qu’une douleur atroce acheva presque. El était percé, transpercé. La lumière d’EL plongea dans sa gorge, son estomac, explosant. Mais le corps de Michaël résista. 

— Je suis EL et tu es AZ. Nous sommes un et divisé. En toi je forme ma Création. 

— NON !

Clac !

Une très forte lumière blanche doucha Michaël. Le jeune prince sursauta, ouvrit grand les yeux et la bouche. Tout lui revint. La bataille de Sicad, les monolithes, le trident et ses flammes, puis le visage déchiré de colère de Raphaël, puis…

— Nukvah ?

Michaël s'agita, ses mouvements ralentis par le liquide doré qui l’entourait. El finit par percuter une paroi devant-el et au bout de plusieurs coups violents, un bruit sourd fit vibrer l’univers. Michaël émergea. El bascula en avant et tomba sur un carrelage froid. Derrière el, la capsule de régénération se vida de l’ichor doré dans lequel el avait baigné.

L’esprit embrouillé, Michaël observa ses bras, ses jambes, ses ailes, tous douloureux mais intacts. El ne portait qu'une frêle tunique médicale. Sur sa peau mate, des fils de lumière se nouaient en des formes gracieuses. Il s’agissait de thaumaturgies de soins, tissées par des vertus-médecins. Michaël hoqueta, avant de vomir des quantités d’ichor. El en avait avalé des litres. À moitié effondré, el trembla et murmura des propos incohérents. Puis au bout de quelques minutes, el se leva et tituba dans la pièce, qui ne contenait rien d’autre que la capsule-œuf. Michaël se concentra très fort pour garder son équilibre. El avança vers la porte de la chambre, passa une tête au-dehors et vit un couloir de marbre jaune, presque vide. Quelques élohim passèrent sans remarquer la frimousse de Michaël. Els avaient deux paires d'ailes chacun et des halos de métal, des vertus donc. Els étaient habillés de longues toges orangées, portant le symbole d'Ennead :

Je suis à l’hôpital ?

Le prince n’avait que rarement fréquenté ce genre d’établissement. Raphaël ne lui avait donné que peu d’opportunités de rencontrer quelconque danger. Une boule de frustration se mit à pulser dans la poitrine de la jeune vertu. El décida d’explorer l’endroit, à la recherche de son mentor. Ses yeux bleus glissèrent de pièce en pièce. El y vit de nombreux lits-œufs, abritant tout autant d’élohim blessés.

— Votre altesse, dit soudain quelqu’un juste derrière Michaël.

Le prince sursauta et se retourna. Une vertu infirmière, l’invectivait :

— Vous ne devriez pas être ici, venez, je vais vous remettre dans votre œuf.

— Non ! souffla vivement Michaël. Je me sens bien, j’ai pas besoin. Faut que j’aille voir Raphaël.

— L’archange-prince vous recevra quand el le désirera.

L’infirmier attrapa fermement le bras de Michaël. La vertu, surprise, ne vit aucune crainte, aucune déférence dans ses yeux bruns. La lueur du halo de bronze de cet infirmier était pourtant faible. El était éloigné de la lumière d’EL. Comment pouvait-el oser ordonner quoi que ce soit à Michaël, enfant du Grand Architecte en personne ? Le jeune prince fit une grimace confuse, avant de lâcher :

☿ — Laissez-moi partir, aller hop !

Les yeux de l’infirmier, sévères, se perdirent soudain dans le vague. Tout son corps se détendit et el lâcha Michaël, qui partit en trottinant, les cœurs battant d’impatience. Tout au bout du couloir, el vit une dizaine de vertu-médecins sortir d’une pièce. Leur lumière était forte, indiquant leur grand pouvoir. Michaël attendit qu’els s’éloignent pour entrer dans la pièce dont els venaient de sortir. Sa silhouette, petite et menue, lui permit d’entrer sans se faire remarquer. Là, dans un très grand œuf de régénération, se trouvait l’archange-prince Raphaël. 

— Qu’est-il arrivé, salaud ? murmura Michaël. 

El déglutit. L’œuf de son mentor faisait presque dix mètres de hauteur. À l’intérieur, son corps flottait dans un liquide doré, de l’ichor, classique des capsules-œuf. Mais là, le liquide était trouble, si bien qu’on distinguait mal l’archange qui flottait dedans. Michaël fit le tour de l’œuf. Là, elle vit que le dos de son mentor était… plat, vide. Il manquait tout simplement ses ailes, ses trois immenses et inratables paires d’ailes ! L’estomac de Michaël se retourna. Dans son esprit, les cris des élohim coincés dans le monolithe résonnèrent. Une colère froide s’écrasa sur ses mains. El donna un coup violent à l’œuf de Raphaël. L’archange ne réagit pas. Alors el se jeta sur la paroi de l’engin et la tambourina.

— Qu’est-ce que t’as fait ?! Qu’est-ce que t’as fait hein ?!

Alertés par le bruit, des puissances entrèrent dans la pièce et attrapèrent la vertu par les épaules, l’éloignant de l’œuf. Mais Raphaël s’était déjà réveillé. L’archange-prince ouvrit les yeux, révélant un regard remplit de douleur, mais foudroyant de colère. Son immense halo de lumière pulsa et el communiqua à travers le réseau EL, aux oreilles de tous :

[Archange] Raphaël : Qu’est-ce que j’ai fait !? Je t’ai sauvé la vie ! 

La voix brisée de l’archange était portée par la fureur.

[V☿rt☿] M☿cha☿l : J’étais prêt ! J’étais prêt à les sauver ! 

Hors d’el, Michaël échappa à l’emprise des élohim et se jeta sur l’œuf, frappant une nouvelle fois sa paroi. Son esprit entra entièrement dans le réseau pour assaillir celui de Raphaël. Mais l’archange de ne se laissa pas faire :

— EL t’a retiré la raison ?! J’ai sonné la retraite trente-six fois, mais au lieu d’entrer dans la formation adaptée, t'as brisé notre filet et plongé vers la planète ! Si j’étais pas venu te chercher, Nukvah t’aurait réduite en cendres !

— Non ! J’étais prêt ! J’avais préparé mes sorts !

—  Silence ! SILENCE ! Avant que je…

— T’es qu’un lâche ! Un lâche et un connard ! T’aurais pu les sauver ! On aurait pu tous les sauver ! Mais tu l’as pas fait parce que tu t’en fiches ! Tout ce qui compte à tes yeux c’est les nobl’ailes ! Les âmes des peupl’ailes, de ceux qui servent EL pour de vrai, ça vaut rien ! Rien ! Rien !

Les élohim présents ne surent que faire. Leurs thaumaturgies, sorts d’apaisement, ruisselaient sur Michaël sans le toucher. Soudain, Kokabiel, petit-frère de Raphaël, débarqua dans la chambre. Couvert d'ichor doré, el tenait son bras gauche, à moitié arraché.

— Ouin ouin ouin, je suis Michaël, le prince céleste ouin ouiiinn, moqua-t-el en pleurant presque. Je suis meilleur que tout le monde parce que je mets en danger ma chorale pour aller sauver les pecnos. Oooh que mon âme est noble ! EL est fier de moi !

Furieux, Michaël voulu se jeter sur son collègue, mais el trébucha et s’écroula de nouveau.

[Archange] Raphaël : Puisque tu tiens tant à la populace, tu seras traité comme tel, gronda soudain Raphaël. Élohim ! Arrêtez le prince céleste Michaël Fitzarch ! Que le jugement divin s’abatte sur el, car en défiant mes ordres, el a désobéi à EL !

Michaël fut cette fois bien attrapé par quatre grandes puissances. Els le ramassèrent sans ménagement et lui passèrent des menottes aux poignets, aux chevilles et aux bases de ses ailes. Le petit prince perdit alors tous ses pouvoirs. Son halo de métal perdit son éclat. Une vertu agrippa sa mâchoire et du bout de ses doigts, tissa sur ses lèvres un sort de sommeil. 



Nukvah frappa Sicad de son souffle lumineux, et tout sur la planète fut balayé. Créatures et élohim furent désintégrés en un instant si court qu’ils ne purent souffrir, par la grâce d’EL. Les océans s’évaporèrent, les montagnes furent rasées. L’atmosphère se dilua dans le cosmos. Sicad devint un astre stérile, mort. 

Sur sa surface ne restèrent que les monolithes noirs, intacts. Mais le souffle du partzuf pénétra dans leurs entrailles, vaporisant les gardiens qui s’y étaient réfugiés. 

Du massacre ne furent rescapés que les azohim de Sicad et leurs enfants, miraculeusement évacués à temps. Pourquoi le reste des gardiens ne s’était pas enfui de même ? La panique et la désorganisation surement. 

Après la frappe, la cinquième flotte d’Éden ne s’attarda par dans le système mort de Sicad. La Milice des Nids se retira. Ses puissances commémoratrices, qui avaient observé le combat attentivement depuis le vaisseau amiral, retranscrirent les évènements dans leurs annales. Nana, vertu documentaliste, observa les observateurs, leur triste solennité. L’incompréhension régnait.  Cela faisait longtemps que la Milice des Nids n’avait pas connu une telle débâcle. Des leçons devaient en être tirées. Là était l’utilité du travail des commémorateurs. Mais l’accablement allait bientôt passer. La prochaine destination de la flotte, Oméga, serait bien plus cruciale.  

Alors que les commémorateurs rédigeaient leurs rapports dans le réseau EL, Nana s’occupa de les classer et ranger dans la bibliothèque digitale, les mettant à disposition des command’ailes. Puis el quitta le quartier des documentalistes pour descendre aux derniers étages du vaisseau amiral, où se trouvaient les hangars et spatioports. El se rendit dans un de ces derniers et embarqua dans une navette pour rejoindre un autre vaisseau. 

Parmi les milliers de navires de la cinquième flotte d’Éden se trouvait une barge qui sortait du lot. Entièrement peinte en rouge, elle transportait des troupes de la Milice de la Vengeance. Nana débarqua dans un hangar remplit de puissances en colère. Elles portaient encore leurs armures rouges, maculées de sang et de ténèbres. Après le combat, elles avaient effectué de longs rituels de sang pour expier la débâcle. Leurs traits étaient pâles, leurs orbites enfoncées. Immenses, els grondaient des litanies guerrières. À présent, elles se dirigeaient vers les armureries pour se déséquiper. Là où la plupart des élohim se seraient enfui en les voyant,  Nana passa entre leurs rangs sans sourciller. On finit par lui barrer la route, mais Nana n’eut qu’à prononcer un mot pour continuer son chemin librement :

— Guéhenna.

S’orientant sans difficultés, Nana arriva dans une grande salle pavée d’obsidienne du sol au plafond. Là, un titan reposait. Une domination sous sa forme apocalyptique d’oiseau géant, maculée d’un liquide rouge et visqueux. Avant la chute de Sicad, el avait été son Premier Ministre, Vélinel. À présent, el était de retour aux sources, dans les bras de la vengeance. Nana s’agenouilla auprès de l’immense domination. Son corps agonisant était bien relié par perfusion à des dizaines de cuves de sang doré. Une purification salvatrice. Nana sourit.

— Bon retour parmi nous, grand frère. 

Vélinel grogna. Son halo scintilla faiblement. 

— Satanachia a hâte d’écouter ton récit, dit Nana.

— Satanachia va m’arracher les ailes et la tête, répondit Vélinel. J’ai dû tout sacrifier pour m’en sortir, y comprit les précieux oracles pythiens qu’el m’avait confiés. “Burrhus” nous a pris de cours en ramenant des fichus perpétu’ailes… et Nukvah…

— La trahison des perpétu’ailes n’est pas nouvelle… mais celle de Nukvah…

— Ça n’était pas prévu. Euthanatos n’a plus le contrôle de ses partzufim ? s’agaça Vélinel.

— Les partzufim ont toujours eut leurs propres… agendas. Ils sont à moitié fous. 

— Peu importe, ragea Vélinel. J’ai échoué… Pomiel a été neutralisé par Morpheus. Garviel s’est fait écraser par Tsekali. Miel a réussi son petit coup et Burrhus va enter dans les monolithes et découvrir l’existence de notre espoir. 

— C’était prévu, rappela Nana en levant les yeux au ciel. Phosphoros brillera trop fort pour passer inaperçu, Satanachia l’a toujours dit. 

— Oui, soupira Vélinel. Je l’ai vu, Phosphoros, fendre l’atmosphère. Sa voix a résonné dans le cosmos. El était censé sauver la planète et se couvrir de gloire…

— Nos pertes ont été grandes ici, mais la prophétie se réalise. C’est sous une nuit sans étoile que l’étoile du matin…

— Elle est en danger. Le Métatron…

— Le Métatron ?

— Je n’ai pu l’arrêter… El est… el est Burrhus. 

Nana fronça des sourcils. 

— Le Métatron el-même est en ces lieux ? Non… Burrhus n’est qu’un de ses agents.

— Pourquoi crois-tu qu’el m’a vaincu ? s’énerva Vélinel. Phosphoros est en danger. Nous devons le sécuriser au plus vite. 

— Certainement mais tu hallucines, le Métatron n’est pas ici. Le souverain de la Couronne a autre chose à faire que de venir s’infiltrer, même sur la tombe de sa chère Kokab. 

— El veut la ressusciter, redémarrer la guerre car el sait que Phosphoros s’en vient. El est surement au courant de la prophétie. Notre secret n’est pas particulièrement bien gardé. La traitrise et l’hérésie rôdent. La nuit sans étoiles ne fait que commencer… 

— Que lis-tu entre les étoiles ? demanda Nana. 

Vélinel lutta pour garder les yeux ouverts et se concentrer, malgré la douleur et l’épuisement. El avait perdu confiance en sa capacité à prédire l’avenir après ce qu’il venait de se passer. El avait compté sur Phosphoros pour sauver sa peau, jusqu’au dernier moment où la situation s’était dérobée à tout contrôle. Sa divination s’était montrée inefficace. Rien d’étonnant sous une nuit sans étoiles, non ? Vélinel se tendit. El sentit le sang des pythiens pulser dans ses veines, alimentant ses dernières forces. Son goût enivrant empoisonnait encore sa bouche. L’énergie vitale des oracles pouvait-elle lui octroyer davantage d’intuition ?

— Nous devons sécuriser l’enfant avant que Burrhus ne l’identifie, se contenta de répondre Vélinel. 

— Non, s’opposa Nana, déçu. C’est dans l’adversité que Phosphoros s’élèvera. Alors laissons-le… faire face à l’Adversaire. 

— C’est trop risqué !

— Nous verrons ce qu’en dit Satanachia. 

— Nana… Non… va chercher… le petit Fitzarch… Mets-le en sécurité. 

— Même si j’en avais envie, c’est trop tard, soupira Nana. El est hors de notre portée. 

Nana posa une main sur les plumes brûlées de Vélinel et murmura.

— À présent reprend tes forces. Le Sang d’Adam recoulera dans tes veines bien assez tôt. Vélinel est mort. Prépare-toi à une nouvelle mission. 

Nana se leva lentement, fixant le corps meurtri de Vélinel, toujours suspendu à la perfusion du Sang d’Adam. Un long silence s'installa, entrecoupé uniquement par les pulsations des machines alimentant l'ex-Premier Ministre en vie.

— Prépare-toi à renaître, murmura Nana. La Vengeance te réclame. Nous aurons besoin de ta force, mais pas sous cette forme brisée. Quand tu reviendras, tu porteras un nouveau nom, un nouveau destin.

Vélinel serra les poings, la douleur irradiante de ses membres mutilés n’était rien comparée à la honte qui consumait son esprit.

— Et Phosphoros ? siffla-t-el. Si el tombe entre les mains du Métatron, toute cette guerre sera vaine…

— Phosphoros doit marcher dans l'ombre, répondit Nana d'une voix égale. Ce n’est qu’à travers l’obscurité la plus profonde que l’étoile du matin brillera véritablement. Nous devons le laisser s’élever seul.

— Et si nous échouons ?

Nana lui jeta un regard perçant, un sourire fin trahissant une confiance inébranlable.

— Nous ne sommes que des instruments, Vélinel. Phosphoros est le bras de l’aube. Si Satanachia a raison, el mènera la Création vers un nouvel équilibre... ou la consumera.

Vélinel ferma les yeux, épuisé, son esprit luttant entre la foi et la peur.

— Repose-toi, conclut Nana, un éclat de malice dans ses yeux dorés. L’aube approche.

Nana se retourna, s’éloignant dans la pénombre. Els savaient tous les deux qu’une nouvelle guerre venait de commencer. Et Vélinel, bientôt relevé de la mort, n'en serait qu'un des pions.

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